En gardant des enfants, je m’étais découverte une véritable vocation. Quelque chose qui ne me serait absolument jamais venu à l’esprit avant de me mettre en tête de vouloir un boulot pour rentrer en France. Honnêtement, je m’étais vraiment faite de fausses idées en me disant qu’une fois l’argent en poche, je me tirerais de New York comme une voleuse et sans regarder derrière moi. En fait, maintenant, tout avait un peu changé, même si je n’aimais pas spécialement la Big Apple. Maintenant, je ne ressentais plus du tout un besoin urgent de quitter les lieux. Je ne ferais pas ma vie ici, ça, c’était sur et certain. Elle était ailleurs. En France ? Quelques temps plus tôt, j’aurais dit « oui » tout de suite. A présent, je ne savais pas si je ferais aussi ma vie à Paris, comme je l’avais toujours rêvé.

Aujourd’hui, c’était moi qui m’occupais de Phoenix, la nièce de Lorna. Je ne connaissais pas vraiment cette dernière, mais quand elle avait adopté c’était vers moi qu’elle s’était tournée pour que je devienne sa nourrisse. J’ignorais totalement qui l’avait conseillé ou bien même comment elle avait eu mon numéro de téléphone, mais j’avais été incapable de refuser. En fait, j’aimais les enfants beaucoup plus que ce que j’avais cru avant de m’en occuper. Je les trouvais tous très intéressant dans leurs façons d’être et d’agir. Chacun était différent et pourtant j’arrivais parfois à retrouver des ressemblances entre chacun d’entre eux. Bref, l’enfance était vraiment devenue un sujet passionnant à mes yeux.

Etant donné que je n’habitais pas très loin de l’école maternelle, je m’y rendis à pieds pour arriver à l’heure à la sortie de l’école. Comme toujours, il y avait énormément de parents déjà présents quand j’arrivais devant les grilles de l’école. Parfois même à seize heures, ils étaient déjà là. Comme si en trente minutes il allait se passer quelque chose d’improbable qui ne leur rendrait pas leurs enfants. C’était totalement stupide d’ailleurs. Personnellement, j’arrivais cinq minutes avant l’heure, c’était amplement suffisant. Il ne fallait pas abuser, surtout qu’à cet âge, les enfants sortaient rarement en avance puisque c’était une institution avec les mêmes horaires que partout. Comme quoi, certains parents étaient vraiment paranoïaques. Ils étaient même flippants en se collant au portail de l’école.

Enfin, je n’allais pas trop critiquer puisque je ne savais pas du tout comment je serais quand moi-même j’aurais des enfants (si j’en avais un jour). Mais en tout cas, je ne serais pas pressée de la vie à ce point. Bien sur, j’aurais des défauts, comme tout le monde, mais de là à me pointer trente minutes avant la fin des classes… Peut-être pas ! Mais enfin, seul l’avenir me le dira. En attendant, j’attendis patiemment qu’une maîtresse d’école vienne ouvrir le portail pour me rendre devant la porte de la classe de Phoenix. J’écoutais de la musique via mon I-Pad quand j’entendis la sonnerie de fin d’école. Aussitôt, je coupais la musique et me dirigeais vers la salle de classe de Phoenix, au beau milieu de la masse de parents bien déterminés à récupérer leurs progénitures au plus vite.

J'ai fait un gateau pour quatre heures!

Phoenix & Johanne

Aujourd'hui y'avais école, j'aimais bien y aller parce que la bas y'a mes copines et puis on s'amuse toujours ensemble. Bon après y'a aussi les devoirs hein, mais bon des devoirs on en a tous donc c'est pas si terribles au final. Et la on est vendredi, donc c'set super parce que demain y'a pas d'école. En plus, Lorna ne travaille pas le week end, elle dit qu'il est réservé pour moi, ce qui me fait toujorus rigoler. Lorna elle est super avec moi, et je l'aime beaucoup. C'est pas ma marraine pour rien car elle aussi m'aime beaucoup. Même si je sais qu’elle est souvent triste a cause de maman, mais ca on en parle pas trop pour que ni elle ni moi ne soyons trop triste. ce matin, quand elle m'a déposé elle m'a dit que ce serait Johanne qui viendrait a la sortie car elle allait avoir beaucoup de travail et arrivera tard, donc comme cela je serais en sécurité et surtout avec ma nourrice. Et oui, j'ai une nourrice, Johanne qui s'occupe de moi quand Marraine ne peut pas. C'est pas tout le temps, mais quand on travaille on peut pas faire comme on veut, et donc Johanne son travail c'est de s'occuper des enfants. Ce qu'elle adore, et puis c'est toujours marrant avec elle. C'est une française, et elle m'apprends des mots en français du coup, et après moi je les apprends a Lorna. En plus je suis très intelligente, et j'enregistre tout ce qu'elle me dit. Alors que j'étais en train de finir mon dessin, Mme Amélie vint me dire de me préparer car ca allait être l'heure des Mamans. J'aime pas ce mot moi, car moi c'est pas ma Maman qui vient, mais c'est pas la faute de ma madame si ca s'appelle comme ca. Enfin, je vais prendre ma veste, et l'enfile puis j'attends que Johanne vienne. Au bout de quelques minutes, j'entends qu'on dit mon prénom. Puis Mme Amélie m'appelle, et la je cours dans les bras de Johanne. Comme c'est pas la première fois qu'elle vient, pas besoin de vérifier la liste. « Jo' regarde je t'ai fait un dessin. » dis-je en lui montrant le dernier dessin que je lui avais fait. Quand elle vient, je lui en fait toujours un comme cela elle le met dans sa maison. il y a pleins de dessins d'enfants, vu qu'elle en garde souvent.

© Mzlle Alice.

HRP=> Désolé pour l'attente, j'avais pas enregistré le rp =S

Certains parents, je ne les comprendrais absolument jamais. Mais quand je les voyais, je me demandais quel genre de mère est-ce que je serais le jour où j’aurais des enfants. Bien sur, ce n’était pas pour tout de suite, mais quand on s’occupait d’enfants, c’était difficile de ne pas se poser des questions. Parfois, quand on me racontait certains trucs, je me disais que quand ce serait mon cas, je ne laisserai pas faire, ou des trucs dans ce genre-là. Mais est-ce que je le ferais réellement ? Là était la grande question parce que je n’en savais strictement rien. Personne ne pouvait connaître son avenir, ni ses actions futurs. On le savait en temps et en heure. Mais qui étais-je pour critiquer les actions de certains parents ? Nul ne naissait avec le guide du bon parent. C’était un métier qu’on apprenait tous les jours en fait.

Personnellement, quand j’avais commencé à m’occuper des enfants, je n’avais absolument rien d’une nourrice vu que je n’y connaissais strictement rien. Mais j’avais fini par commencer à apprendre et aujourd’hui, j’avais adopté une certaine pédagogie. Bref, c’était tout un art, en fait. Et honnêtement, je n’avais jamais cru qu’un jour je pourrais le posséder. En arrivant devant la salle de classe de Phoenix, j’attendis patiemment que les parents postés devant moi aient récupéré leurs progénitures avant que la maîtresse n’appelle le petit ange dont je devais m’occuper pendant cette fin d’après-midi. Je la vis venir vers moi en courant si bien qu’automatiquement un grand sourire vint se peindre sur mes lèvres. Je me m’agenouillais pour la réceptionner et la serrais contre moi en guise de salutation avant de la relacher pour qu’elle puisse me montrer son dessin.

- Il est magnifique ! Merci beaucoup !

Je collais un bisou sur sa joue avant de me redresser. Je saluais sa maîtresse avant de prendre la main de Phoenix. Nous quittâmes l’école pour rentrer chez moi. Ce n’était bien long comme trajet, du coup, on y arriverait assez rapidement. Dans les rues, je faisais toujours extrêmement attention autour de moi. Je n’étais pas vraiment parano, mais un accident pouvait facilement arriver, du coup il fallait faire attention parce que les autres ne le faisaient pas vraiment. Surtout quand ils étaient pressés. Certes, nous vivions dans une capitale, du coup, c’était un peu normal, mais quand certains courraient pour se rendre le plus rapidement possible à un endroit, c’était limite s’il ne fallait pas que tout le monde s’écarte sur son passage. C’était un élément que j’avais assez du mal à comprendre, bien que je sois originaire de Paris.

- Je fais un gâteau au chocolat pour le goûter, annonçais-je. Il n’attend que toi !

Garder Phoenix n’était jamais une corvée parce qu’elle était sans aucun doute une des fillettes les plus sages qu’on avait pu me confier jusqu’à présent. Il m’arrivait parfois de m’occuper de la petite Mosmen quand ses parents ne trouvaient personne d’autre. Cette dernière aussi était adorable, mais c’était encore différent de Phoenix. Kathleen avait beaucoup plus de malice en elle et quand on connaissait la réputation de ses deux parents, cela n’avait rien d’étonnant. Mais je ne disais pas non plus que l’héritière Mosmen était une plaie, une peste ou un bien une petite fille capricieuse, bien au contraire. Elle avait simplement de qui tenir. Pour moi, un enfant comme Phoenix, c’était tout simplement parfait. Je pourrais en garder des centaines comme elle, ça m’irait parfaitement. Mais en même temps, heureusement que tous les enfants n’étaient pas pareils, sinon, on s’ennuierait à force.

Le mur que j’avais spécialement réservé pour les dessins comportaient énormément des siens. Quasiment à chaque fois que j’allais la chercher, j’avais le droit à une nouveauté que j’accrochais à peine arrivée à la maison. Les dessins des enfants m’aidaient beaucoup quand j’avais un coup de moue. Il suffisait que je les regarde pour que ça aille mieux après. C’était limite thérapeutique. Peut-être faudrait-il que je propose cette idée à un thérapeute ? Ouais, mais je n’en connaissais aucun donc du coup, j’allais avoir du mal à proposer une telle chose. De plus, je me voyais mal prendre un rendez-vous uniquement pour donner une nouvelle technique. Parfois, on pouvait voir des choses aberrantes, mais je ne faisais pas partie de cette catégorie. Tant pis, j’allais garder cette technique pour moi et en parlerait à l’occasion quand quelqu’un qui je connais n’ira pas bien ou un truc comme ça. Pour l’instant, c’était une technique personnelle.

J’avais l’avantage d’habiter pas très loin de l’école du coin donc rentrer chez moi n’était pas très long. Je lui annonçais que je lui avais préparé un gâteau au chocolat. En ce moment, j’adorais faire des gâteaux. Je ne l’expliquais pas. C’était la lubie du moment. Enfin, en attendant, ça profitait aux enfants. La réaction de Phoenix me fit rire. Généralement, j’étais certaine de taper juste quand il s’agissait de gâteau au chocolat. Ce n’était pas bien compliqué. Peu d’enfants n’aimaient pas ça. Oh ça existait, bien sur, mais ces enfants-là, on pouvait les compter sur les doigts de la main. Mais je n’avais pas à me plaindre. Et puis, je variais tout de même les plaisirs. Mais aujourd’hui, c’était le chocolat. Demain, peut-être que ce serait autre chose, on verra bien le moment venu.

- Oh oui ! Surtout qu’il doit être encore chaud.

Personnellement, c’était ainsi que je le préférais. Froid, c’était moins bon. Mais une fois qu’il était refroidi, ce n’était pas possible de le réchauffer, sinon, il serait immangeable. La traversée du parc ne fut pas longue si bien que nous arrivâmes rapidement devant chez moi. Je sortis les clés de ma poche et ouvris la porte de la maison. Je laissais passer Phoenix en première avant de refermer la porte derrière moi. Il y avait encore l’odeur du gâteau au chocolat qui embaumait toute la maison. Je pris les affaires de la petite et les rangeais à leur place. La première chose que je fis, ce fut d’accrocher son dessin parmi les autres. Comme ça, j’étais certaine de ne pas le perdre avant de prendre la direction de la cuisine où trônait le fameux gâteau au chocolat au milieu de la table. Je sortis les assiettes et deux cuillères que j’installais puis je servis deux belles parts de gâteau. Je tendis son assiette à Phoenix ainsi qu’une cuillère.

- Tu m’en diras des nouvelles ! Veux-tu de la crème anglaise ou pas ?